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Mémoires sur la guerre des Camisards
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Mémoires sur la guerre des Camisards

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Un récit devenu aujourd'hui introuvable. Écrit d'une terre d'exil et publié pour la première fois à Londres en 1726, ce témoignage, écrit de la main même d'un chef Camisard - un des seuls à avoir traversé toute la guerre, apporte un éclairage "de l'intérieur" au soulèvement cévenol.

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Voici un récit devenu aujourd'hui introuvable. Écrit d'une terre d'exil et publié pour la première fois à Londres en 1726, ce témoignage, écrit de la main même d'un chef Camisard - un des seuls à avoir traversé toute la guerre, apporte un éclairage "de l'intérieur" au soulèvement cévenol.

256 pages

Extrait :

INTRODUCTION

Les Mémoires sur la guerre des Camisards, d'origine cévenole et contemporains des événements, sont d'une extrême rareté. Les insurgés, chefs et soldats, paysans de la plaine ou de la montagne, savaient tenir un fusil mais non une plume. Aussi n'est-il possible de citer aucune relation, exception faite des ouvrages de Cavalier et de Bonbonnoux, qui puisse leur être attribuée, mais le récit de ce dernier est moins une chronique de l'insurrection qu'une autobiographie. Les Mémoires de Cavalier doivent donc être considérés comme le document le plus important que nous possédions, de source camisarde, sur les événements des Cévennes. Cependant ils sont tombés dans un injuste oubli, victimes du discrédit que Court, dans son Histoire des troubles des Cévennes, a jeté sur cet ouvrage, alors que souvent, sans même le citer, il lui ait emprunté des pages entières.

Les Mémoires ne pouvaient avoir la précision des travaux historiques : leur auteur, dans ses luttes incessantes avec les troupes royales, campant dans les montagnes et les forêts, n'avait ni le loisir, ni le souci de prendre des notes sur ses campagnes. Quand il se décida à écrire son livre il dut se confier à sa mémoire, qu'il estimait fidèle, mais qui n'était pas assez sûre pour le préserver de nombreuses erreurs. La chronologie des Mémoires suffirait à en donner la preuve. Les mois, parfois même les années, se confondent dans les souvenirs de Cavalier, qui anticipe sur les événements, de même qu'il revient sur le passé, mais cette confusion de la rédaction n'en altère pas toujours la vérité. C'est à l'historien de la dégager des imperfections du récit.
Malgré les lacunes et les erreurs des Mémoires, la personnalité de celui que ses ennemis considéraient comme le chef le plus éminent des camisards s'y révèle d'une manière remarquable.

Au lendemain de sa première entrevue avec Cavalier, l'intendant Bâville écrivait à Chamillart : « C'est un paysan grossier, mais avec de l'esprit et de la fermeté. » Il voyait juste, mais oubliait que cette grossièreté d'apparence n'excluait ni la finesse, ni l'habileté. De longue date, sous le régime de terreur qui, surtout depuis la révocation de l'édit de Nantes, pesait sur le Languedoc, les Cévenols avaient appris à ne rien trahir de leur sourde opposition à la politique de leurs persécuteurs. Ils élevaient leurs enfants à cette école, et Cavalier en avait reçu les leçons. Le prêtre de Ribaute, son village natal, l'entendant réciter son catéchisme, le croyait « bon romain », alors que, docile aux instructions de sa mère, son aversion pour l'Église catholique ne cessait de grandir.
La ruse est, de tout temps, l'arme préférée des faibles contre les forts. Nul ne devait s'en servir avec plus d'audace et d'habileté que le chef camisard. Dès les premiers jours de l'insurrection, il se déguisa avec ses compagnons pour tromper l'ennemi ; plus tard il se fit passer pour le neveu du comte de Broglio afin de s'emparer du château de Servas. Sur son ordre, à diverses reprises, ses soldats endossèrent des uniformes des troupes royales afin de les approcher plus sûrement et de les combattre victorieusement. Dans ses négociations avec le maréchal de Villars, il accepta d'être accusé de trahir son parti afin de mieux servir la cause dont il avait la défense. A l'heure où il préparait son évasion de France, pour déjouer tous les soupçons, il écrivait à Chamillart que Roland avait eu le sort qu'il méritait, mais, en même temps, il faisait savoir à ses amis des Cévennes qu'il était plus que jamais décidé à les défendre et « qu'il était toujours Cavalier ».

 

Jean Cavalier
Edipro
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